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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 07:30

Un an déjà que j'ai découvert le blog de Leiloona et son atelier d'écriture "Une photo, quelques mots". J'avais un peu écrit, et j'avais adoré ! Me voilà de retour avec cette nouvelle photo et son histoire.

 

Le principe en quelques phrases : Leiloona poste chaque semaine une photographie qu'elle aura choisie. Cette photographie sert de base pour écrire notre texte. Les textes sont publiés chaque lundi, avec ni ton ni genre imposé. Bien entendu, la photographie et le texte ne sont pas libres de droit !

 

couple-cinema.jpg

© Kot

 

 

      Ouh là là ! Que je suis fatiguée ! Et en plus il m'emmène au cinéma, je vais m'endormir pendant le film, c'est une certitude. Ou alors le sujet devra être passionnant... tiens, qu'est-ce qu'il me dit ?
        - Je suis bien tenté par "Pompeux galimatias"

       Ouh là là ! Ca promet... Vite que je me penche vers les deux autres seuls films proposés ! Euh... mes yeux lisent à grande vitesse mais mon cerveau n'interprète rien! Vite réfléchis !!
         - Et celui là, ça ne te dis pas ? , je lui demande.

         Ouh là là, je viens de voir l'image associée au texte ! Ca promet ! Une histoire sensée être drôle imagée par un porc dans une prairie. Peut-être est-ce un remake de "Babe" ?
         - Quoi qu'est-ce que tu viens de dire ?, ça c'est moi qui le dit. Je me rends compte que je n'écoute strictement rien à ce qu'il dit.
       - Le film du cochon qu'on nourrit pour aller à l'abatoir, non merci. Celui qui n'a pas de place pour bouger, qui est suralimenté, gavé je devrais dire, aux antibiotiques et qu'on tue à la chaîne, je passe. Remarque c'est plutôt bien vu, cette image toute lisse pour dénoncer les conditions industrielles de ce marché cochon. Pour tout te dire, je suis plutôt pour le film comique, si tu ne veux pas voir "Pompeux galimatias". "La fille sans tête" promet au moins de rire.
          - Ah oui, tiens je me suis trompée de case quand je te l'ai montré. Va pour le film drôle.
 
        Ouh là là, je me sens mal... La fille à l'écran est peut-être sans tête, mais moi j'ai un ventre tout ce qu'il y a de plus visible. Un petit être grandit dans mon ventre. Je l'imagine déjà, je m'imagine déjà maman... avec des affaires minuscules pour... Quoi on me parle encore ? Décidément mon réseau captant l'extérieur n'est pas très performant en ce moment.
          - Madame ! Vous pouvez passer madame, vu que vous êtes enceinte.
          - Merci mais je ne me sens pas très bien je vais aller m'ass...
 
        Ouh là là, me voilà faible d'un coup. Heureusement Pierre est là pour me soutenir. On me parle mais je n'entends rien. Juste "poum poum poum..." les battements de mon coeur. Et le sien. Battant à l'unisson.

          Ouh là là, je l'aime déjà ! !

 

V.

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 07:09

La photo et l'inspiration de la semaine :

 

venise.jpg

© Romaric Cazaux

 

Il a fait son travail et vient rendre des comptes à son patron. Passer la foule était simple, tant les gens ne se préoccupaient que de leur petite personne. Il aurait même pu voler ici et là, mais ce n'est pas le but du jour, ainsi il laissa couler. Et puis il ne fallait pas qu'il traine outre mesure, des chiens pouvaient être à l'affut. Il s'était fait reniflé une fois et il s'en souviendrait toute sa vie. Il s'était laissé distraire par une jolie fille et pendant ce temps là, un flic était passé à proximité. Pas n'importe quel policier écrivant des procès verbaux à tout va comme on distribuerai des tracs. Non un flic de la BS, brigade des stupéfiants. Ah, qu'il avait été idiot de trainer ! Le passage en prison n'était rien comparé à la torture de devoir faire pénitence pour ce boss, plus pourri que n'importe qui.

 

On dit que dans le milieu, les gens ne comptent que sur la confiance. Mais est-ce que la confiance repose sur la peur ? C'est ce qu'il se demandait chaque jour. Chaque p***** de jour qui l'enfoncait toujours plus. Il avait essayé une fois de fuir tout ça, quelle utopie enfantine ! Il n'avait pourtant pas beaucoup d'attache. A part sa mère peut être qu'il voyait une fois tous les trois mois, ou sa soeur qui lui faisait la morale à chaque fois, elle si parfaite. Que des c******* tout ça ! Est-ce qu'elle ne sait pas qu'on sait tous que c'est une maniaco-dépressive ?! Elle fait croire à tout le monde que c'est la femme et la mère parfaite de sa famille si parfaite, alors qu'elle n'arrête pas de hurler à tout va et de dire que personne ne l'aime quand quelqu'un a le malheur de lui proposer une alternative à ses petits plans, préparés avec autant de soin que des plats de grands chefs cuisiniers. Quelle pitié !

 

Il y a bien la petite voisine de dix ans, avec ses couettes, si gentille. Il ne voulait pas qu'elle tombe dans la prostitution plus tard... sa mère donnant assez de sa personne, et son père mort depuis longtemps ne pouvant plus rien pour elle. Il fera tout pour que cela n'arrive pas. C'est cette auto-promesse qui le fait tenir et lui fait faire tout ce qu'il n'aime pas. Il a encore dealé et a encore sniffé. C'est la routine, il n'y échappe pas. Il se demande quand toute sa vie de m**** finira. La seule pensée que tout le monde meurt un jour, suffit à lui redonner un peu de bonne humeur pour vivre quelques instants de plus.

 

"Alors tu as vendu tout le stock, ou tu t'en es fourré la moitié ?" Son boss finira lui aussi par crever. Sa joie de vivre réside dans les moments où il imagine ses différentes morts. "Une fusillade entre tranfiquants et policiers fait plusieurs victimes dont un baron de la drogue", trop gentil. "Il se faisait appelé le Boss, après avoir été arrêté, il a été condamné à dix ans de prison ferme. Dès que le verdic a été prononcé, il s'est pendu dans sa cellule", trop invraissemblable. "Un homme pour l'instant inconnu a été retrouvé mort noyé dans le fleuve, il porte de nombreux coups", déjà beaucoup mieux. Mais sa fin préférée reste celle où il le torture lui-même à coups de couteaux, de poings, de brûlures de cigarettes, tout en lui infligeant le supplice de l'écartelement et de la baignoire, ... "Alors tu pourrais me répondre ! Toujours bon à rien à ce que je vois !" Son boss, l'interrompit encore une fois et cela fit monter sa colère d'un cran. Il lui tendit l'argent amassé aujourd'hui tout en se disant qu'il passerait un jour à l'acte. Qui pourrait bien l'en empêcher ?

 

V.

 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 07:18

L'inspiration avec la photo de la semaine :

desert.jpg

© Romaric Cazaux

 

Les dunes de sable

sont inimaginables,

indescriptibles par un esprit

au cerveau si petit.

 

Allongé comme je suis

le désert prend vie.

Hommes aux pieds durs

quand on voit ce qu'ils endurent

j'ai envie de m'écrouler

et de me laisser rouler.

 

Mais ce paysage

ressenti jusqu'à mon visage

est si beau, si puissant

qu'il en devient éblouissant.

 

V.

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 07:30

La photo et l'inspiration de la semaine :

 

limou.jpg

© Romaric Cazaux

 

Je mordillais mes lèvres, cigarette à la main quand je les vis arriver. Sergio et Mario, les deux parrains de la mafia sicilienne dont je fais partie. Ils se croyent forts, leur voiture anglaise spécialement importée par eux et pour eux. Ah! Ils avaient fait une grande impression quand les gosses du quartier étaient descendus au port pour les mater et essayer de gagner leurs faveurs pour avoir le droit à un tour rapide dans leur engin.

 

Moi, ça me fait bien rire quand je les vois tous les deux, frères inséparables. L'un au volant, toujours à crachoter et modiller son cigare à l'odeur entêtante. L'autre à lire son journal anglais en regardant tout le monde de haut, les pupilles au-dessus de ses grosses lunettes bien rondes.

 

On a beau dire, malgré la peur qu'ils nous inspirent, on les aime bien par ici. Ils nous donnent du travail. Enfin ce sont surtout les hommes les plus heureux parce que moi je me serais volontiers passer de faire la "dealeuse d'amour". Ah! que je déteste ce terme ! Les hommes eux l'adorent, accros qu'ils sont au plaisir facile et inconscients de ce que cela représente pour moi. Et pour toutes les femmes comme moi. On croit que ça va s'améliorer, passer et peut-être qu'un jour on aimera ça. Mais c'est un leurre. Une tendre promesse que Mario et Sergio se plaisent à raconter. La voix suave et les mots doux, on croirait tout ce qu'ils racontent.

 

Ils le savent quand ils me regardent comme ça. Je vais partir, me faire la malle. J'expluse la dernière bouffée de tabac, la fumée s'envole en disparaissant. J'écrase négligemment ma cigarette, la réduisant à l'état de mégot. Je monte dans la voiture de qui sera mon dernier client. Le grand départ, c'est ce soir.

 

V

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 07:21

La photo et l'inspiration de la semaine :

pont.jpg

©Romaric Cazaux

 

Je m'installe avec mon chevalet, ma toile et ma palette d'aquarelle. Je commence par le ciel voilé et sombre mais transpercé d'un doux rayon de soleil. Ensuite j'attaque la mer, avec ses vaguelettes calmes. Puis un pont pour aller voir au plus près de l'horizon lointain... Viennent alors deux touristes qui s'extasient devant ce magnifique paysage. Je décide de les peindre eux aussi, ça rendra mon tableau un peu plus vivant.

 

Mais en voyant le résultat final, je m'ennuie... il manque quelque chose... la question est de savoir quoi ? Encore plus de couleurs ! Tiens si je mettais du vert. Mon pinceau se remplit de la couleur verte étincelante et j'applique un point dans le ciel. Voici les aliens qui arrivent ! Une lumière vive sort de leur vaisseau volant et cherche quelque chose dans la mer ! Un des leur qui aurait sauté sans parachute ? J'espère au moins qu'il a une bouée !

 

Et bien oui il en a une, puisque maintenant on le voit dans la mer, point rouge grossissant de plus en plus. Un surfeur fait aussi son apparition avec sa planche orangée (on se demandera bien ce qu'il peut faire là avec une mer calme comme celle-ci !). Il vient au secours de l'alien un peu idiot. Les touristes n'ont pendant ce temps là pas chomés puisqu'ils envoyent maintenant une fusée de détresse fusant l'air qui éclate dans le ciel en mille couleurs !

 

 - J'étais persuadé que vous peignez ce paysage fantastique, mais vous faites plutôt dans l'abstrait, vous cherchez l'inspiration à l'air libre ? dit un homme derrière moi.

 - Il faut croire que oui, l'inspiration ne se contrôle pas toujours, lui dis-je avec un sourire.

 

V.

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 07:48

La photographie et l'inspiration de la semaine :

books.jpg

©Romaric Cazaux

 

Je me gare avec ma petite voiture devant la mairie. Ce n'est pourtant pas là que je veux aller mais 500 mètres plus loin, à la librairie. Il y a bien des places devant la boutique mais il faut se ranger en créneau, ou alors en se faufillant à travers les poteaux, et c'est déjà bien trop pour mes vieux os. Je me sens pourtant bien, mais la sagesse veut qu'on se rende compte assez vite que notre corps ne réagit plus comme avant.

 

Mon mari est décédé il y a trois ans déjà. Pourtant comme chaque samedi, il m'accompagne pour aller à la librairie. Ca a été plus dur quand sa génétique s'est rappelée à lui. Lui qui n'avait jamais connu ses parents, sa mère ou son père lui avait laissé en héritage une maladie génétique s'attaquant à l'oeil. Je ne peux pas mettre un nom sur ça, il n'a jamais été capable de me le dire. Je l'ai pourtant bien connue, sa maladie. Au début, quand il me l'a annoncé, je ne me suis pas doutée des répercussions que ça allait trainer... En deux ans, il était devenu complètement aveugle... mon mari si indépendant, fût obligé de revenir aux origines : apprendre à se déplacer (toujours laisser les meubles et objets aux endroits exacts où ils doivent être), apprendre à traverser la rue (j'étais toujours avec lui car notre ville n'est pas accessible aux aveugles ni handicapés visuels) et surtout, le plus dur pour lui : apprendre à lire !

 

Il aimait tant venir dans cette librairie. Il choisissait toujours un livre au titre accrocheur. L'amour est mon péché lui aurait plu je pense. Je tiens entre mes mains le dernier livre qu'il a lu seul - ou essayer au moins -. Il a lu le début très péniblement, ses yeux étaient déjà gravement voilés, et j'ai fini pour lui. A haute voix, je tentais de faire vivre cette fin d'histoire. Je suis sûre qu'il ne m'a pas écoutée jusqu'au bout, pensant qu'il ne découvrirait plus aucun livre. Comment s'évaderait-il maintenant ? J'avoue que cette phase a été la plus terrible... il ne voulait plus venir avec moi nulle part, ni voir personne. Et puis un jour, sans crier gare, il m'a dit qu'il venait avec moi, le samedi comme avant.

 

Je crois qu'il a aimé se retrouver dans cette boutique qui sentait bon les vieux livres. Ses narines frémissaient pendant que ses doigts effleuraient les couvertures cornées. Il a alors esquissé un sourire, et à partir de cet instant il s'est évadé autrement. Les livres ont commencé à lui raconter une toute autre histoire.

 

V.

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 07:40

La photographie et l'inspiration de la semaine :

mur-collines.jpg

© Romaric Cazaux

 

Déjà trois heures, que le travail a commencé. Nous avons pris la fourgonnette depuis le centre d'un village a 200 âmes. Le maire avait réservé il y a trois mois notre intervention, c'est que nous sommes occupés. On ne peut pas vraiment dire que nous sommes des hommes de l'ombre car nous travaillons de jour, mais je me sens toujours un peu transparent quand vient le moment de faire son boulot. Tout le monde nous voit bien sûr mais passe sans faire réellement attention à nous. C'est comme dans la vie, on croise des millions de gens sans s'en souvenir. Nous avons une mémoire sélective paraît-il. En même temps, quel serait l'intérêt de se rappeler de tout ?

Ah, la pause arrive enfin après les trois kilomètres parcourus. Nous commençons à transpirer et le soleil nous écrase de sa chaleur. Nous tombons sur un mur, carcasse de maison. Tiens, c'est drôle, il y a trois boites aux lettres devant. Elles semblent abandonnées... mais peut-être qu'en passant par la porte dans le mur, on verrait un chemin printanier dévaler la colline pour aboutir à des maisons pleines de vie.

Je pousse un soupir de soulagement en m'adossant à l'ombre de ce mur de pierre. Je regarde en arrière et voit notre travail qui prend forme. Une longue ligne en pointillés blanche qui donne un peu de relief à cette nouvelle route désertique. Je m'éponge le front avec mon tee-shirt... vivement la retraite, le boulot est en train de m'user. Si j'y arrive bien sûr.

Trois semaines que mon cher médecin m'a annoncé que j'étais atteint d'une maladie génétique à l'œil. Ma mémoire sélective n'a pas retenu son nom, à quoi bon ? Je me souviens juste que ma vue va baisser gravement d'ici quelques temps... et voilà que je m'inquiète de ne plus voir les magnifiques paysages qui s'offrent à nous, comme aujourd'hui... A l'ombre de ce mur je broie du noir. J'ai du passer ma phase de déni pendant ces trois kilomètres à trimer. Je me suis dit qu'en n'en parlant à personne, ça allait s'effacer... je me sens peut-être parfois transparent mais elle, la maladie, je la ressent bien aujourd'hui. C'est étrange à part devenir aveugle rien ne va changer... pfffff quelle bêtise je viens de dire là ! Rien entendu d'aussi stupide !

Allez bois un coup, tu te déshydrates mon pauvre vieux. L'eau avalée m'éclaircit les idées et descend le long de mon gosier pour me rafraichir. Ce soir, c'est sûr, j'en parle à ma femme, car ce n'est pas le boulot, ni la maladie qui auront raison de mon être, c'est le secret et la solitude dans lesquels je me suis enfermé à double tour.

 

V.

 

La photographie et le texte ne sont pas libres de droit !

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 07:30

L'inspiration de la semaine :

 

pensees

©Romaric Cazaux

 

La bise fraiche caresse mon visage et soulève avec délicatesse mes cheveux. Nous sommes à l'aube de l'automne et je regarde les arbres rougeoyants, ambrés, couleurs des feuilles pas tout à fait mortes. Ils me montrent que la vie est cyclique. Moi aussi je suis née d'une graine, amour entre deux personnes. J'ai grandi tranquillement dans la campagne, celle-là même que j'ai sous mes yeux nostalgiques. J'ai mûri grâce au contact d'autres gens. Je me suis emportée face aux bourrasques de vents quand quelque chose ne me plaisait pas. Je me suis pliée à cause des averses torrentielles de mes supérieurs quand je commettais un impair. Mes sens et mon cœur se sont envolés vers les nuages quand j'ai connu l'amour. Je suis restée enracinée à mes origines quand j'avais une crise identitaire. J'ai fleuri quand j'ai donné la vie. J'ai bu le bonheur à travers de multiples petites gouttes quand mon fruit a poussé. J'étincelle quand je me dis que la vie continue. Je fane quand je sens la vieillesse m'étreindre. Je brûle quand mes petits-enfants m'enlacent. Je retournerai à la terre quand mon heure sera venue.

 

V.

 

La photographie et le texte ne sont pas libres de droit !

Pour retrouver les textes des autres participants, c'est par ici.

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 07:15

En tout début d'été j'ai découvert le blog de Leiloona et son atelier d'écriture "Une photo, quelques mots". Après de nombreuses vistes et de magnifiques lectures écrites par les participants, j'ai décidé de me lancer et de faire partie, moi aussi, de cet atelier d'écriture.

 

Le principe en quelques phrases : Leiloona poste chaque semaine une photographie qu'elle aura choisie. Cette photographie sert de base pour écrire notre texte. Les textes sont publiés chaque lundi, avec ni ton ni genre imposé. Bien entendu, la photographie et le texte ne sont pas libres de droit !

 

Voici ma troisième participation :

voyage

©Romaric Cazaux

 

 

     Je me souviens de ma jeunesse, passée dans l'avion avec juste un sac à dos pour bagage. Je faisais de l'auto-stop pour aller où je voulais. Sans attache c'était facile et je garde encore quelques bons contacts de mes anciennes rencontres. Un voyage, des voyages dans mon cas, ça vous change. On apprend des autres cultures, on ne se dit pas tout le temps, c'est mieux chez nous, pourquoi tout le monde ne nous suit pas ? Et non, parfois on a de grandes claques. Et puis un jour, j'ai rencontré la femme de ma vie, et je suis devenu son mari quelques années plus tard. Chose incroyable on s'était rencontré au Chili, en vadrouille tous les deux comme on dit. On a fait un bout de chemin ensemble, puis on s'est perdu... c'est à ce moment là que je me suis aperçu que j'avais quelque chose, quelqu'un, que je ne voulais surtout pas perdre... On s'est retrouvé (quelle joie indescriptible que j'ai ressenti, elle aussi, je l'ai vu) par les hasards de la vie... Je vous raconterai cette partie une autre fois, sinon vous êtes partis avec moi pour un bout de temps ! Enfin bref, tout cela pour vous dire qu'on s'est installé ensemble, un pied-à-terre à nous. Le voyage non-stop ne me manque pas. Chose que je trouve étrange puisque j'ai toujours aimé ça. Mais il faut dire que j'ai trouvé ce que je cherchais, même si je ne le savais pas à l'époque. Maintenant je suis chauffeur de bus dans un aéroport, je transporte le temps de quelques minutes les voyageurs arrivés à bon port (ou pas, le vie réserve bien des surprises !). Du coup je m'imagine où sont allés tous ces gens que je ramène avec leurs valises. Ils montent et je me fais tout de suite une idée.


     Prenez cette femme, collée à la fenêtre, elle a du voyager de nuit, vu ses cernes, heu disons la fatigue pour être politiquement correct, qu'elle a. Elle a du donc faire un grand voyage, mais elle a l'air d'être bien donc un voyage pour le plaisir. Je suis sûr qu'elle est allée rejoindre des vieux amis au loin... Un avion de Vancouver est arrivé il y a peu. Elle en faisait partie.


     Ensuite cet homme, jambes écartés pour ne pas tomber quand je démarrerai, au téléphone pour prévenir sa femme qu'il est bien arrivé. Lui à la tête qu'il m'a faite quand il est monté dans mon bus, je peux assurer qu'il était content d'être arrivé ! Un sourire jusqu'aux oreilles. Il a du être loin de sa femme pour un bout de temps. Il a du partir à Berlin, avion posé il y a 10 minutes, sortir le premier, en classe affaire et marcher d'un pas vif pour prendre au plus vite la prochaine navette, la mienne en l'occurrence. Ce sera bientôt les retrouvailles, dommage que je ne les voient jamais... En tout cas lui, on l'a obligé à prendre cet avion. Moi je n'ai jamais vu le voyage comme une contrainte... mais c'était avant, dans ma jeunesse. J'aime toujours autant voyager, découvrir d'autres lieux, d'autres mentalités, d'autres façons de vivre. Mais maintenant c'est toujours à deux !


     Il y a aussi ce jeune, debout lui aussi pour laisser élégamment les places assises aux personnes qui en ont besoin. Il a son sac à dos, mais aussi son immense valise. Nous sommes en septembre et au vu de la date, je dirais qu'il vient pour ses études. Un an vu son air aimanté vers la fenêtre avide de découvertes mais aussi figé par l'appréhension. Tout s'ouvre devant lui. Il a du prendre son départ à Séoul, après avoir trimé comme un malade pour avoir une place dans sa nouvelle université (premier de la classe, mais pauvre, son arrivée est un peu plus tardive que les autres).


     Et enfin il y a lui, avec son bonnet et son air tranquille de baroudeur. Sa guitare enlacée, il me fait penser à moi-même, avec pour seule attache mes pauvres bagages. Il doit voyager par-ci par-là au gré de ses envies. Mais je n'arrive pas à cerner d'où il peut venir : New York, Rio de Janeiro, Tokyo, Sydney ? Ce n'est pas grave s'il n'a encore pas posé les pieds dans ces villes, ça ne saurait tarder ! Un livre suffit à combler ce vide, qui pour l'instant ne le gêne pas. Mais ça non plus ce n'est pas grave puisqu'il ne s'en apercevra qu'une fois qu'il sera heureux, et là il est en marche !

 

V.

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 07:15

En tout début d'été j'ai découvert le blog de Leiloona et son atelier d'écriture "Une photo, quelques mots". Après de nombreuses vistes et de magnifiques lectures écrites par les participants, j'ai décidé de me lancer et de faire partie, moi aussi, de cet atelier d'écriture.

 

Le principe en quelques phrases : Leiloona poste chaque semaine une photographie qu'elle aura choisie. Cette photographie sert de base pour écrire notre texte. Les textes sont publiés chaque lundi, avec ni ton ni genre imposé. Bien entendu, la photographie et le texte ne sont pas libres de droit !

 

Voici ma deuxième participation :

vole.jpg

© Romaric Cazaux

 

      Hey ho ! Coucou c'est moi ! Vous ne faites pas attention à moi car je suis petit et que je ne vous intéresse généralement pas mais j'existe quand même.


          Aujourd'hui j'ai décidé de vous raconter une petite histoire à l'image de ma taille. Une fois où j'ai eu un peu peur...


          C'était un mercredi midi, l'église sonnait pour annoncer je ne sais quel évènement. Qu'est-ce qu'elle était belle cette église. Grande, puissante, toute faite de pierres, bref une belle église. J'aimais entendre ses cloches carillonner gaiement qui annoncaient l'heure du déjeuner. J'allais retrouver mes copains, et on se réunissaient tous, on se chamallait un peu mais toujours avec bon esprit. C'est alors qu'un temblement de terre s'est fait sentir !


           Mon petit coeur s'était soulevé d'un coup, j'étais en alerte pour savoir d'où venait le bruit, car il y avait un bruit, à s'en faire éclater les tampans ! C'est alors qu'on le vit tous : un sale môme qui courait dans tous les sens dans le seul but de nous faire peur pour qu'on s'envole. Ah ça l'amusait bien le saligaud !


          C'est qu'il a continué un petit moment comme ça : impossible de manger tranquille dans ce petit parc ! Tout ce qui est petit n'est pas forcément insignifiant... pas comme moi...

 

           Sur ce, je vous laisse je vais rejoindre mon église où tout est calme et musical.

 

V.

 

PS : retrouvez les textes des participants (cliquez ici)

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