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Un an déjà que le challenge de Calypso "Un mot, des titres" a commencé. et voici ma 9ème participation avec La fille du directeur de cirque de Jostein Gaarder. Ce que j'aime avec ce challenge c'est qu'il me permet de découvrir des livres, que je n'aurais sûrement pas lus comme ça... Cela a été encore le cas, puisque cette fois-ci je découvre un auteur norvégien Jostein Gaarder (assez connu, mais que je ne connaissais pas du tout...) et qu'il s'agit dune lecture, d'un genre assez rare "philosophie".
Pour preuve une quatrième de couverture intrigante : "Petter, surnommé L'araignée, invente dus histoires pour les romanciers en panne d'inspiration. Il devient riche et puissant, clone gênant.
La Fille du directeur du cirque, c'est l'histoire de quelqu'un (l'auteur du Monde de Sophie, Jostein Gaarder) qui raconte à quelqu'un (le lecteur) l'histoire de quelqu'un (l'araignée), racontant une histoire à quelqu'un (X, l'écrivain), lequel la re-reraconte à quelqu'un (le lecteur fictionnel).
Mais qui veut donc éliminer l'araignée ?"
Lire ce petit paragraphe m'a amusé, j'aime qu'un auteur joue avec les mots et les tournures de phrases. Au début, j'étais toutefois inquiète de ne rien comprendre... et il faut dire que le début n'est pas des plus faciles, ni des plus intéressants... mais une fois que l'on a compris que Jostein Gaarner nous offre, à travers son personnages de multiples histoires imbriquées, alors là toute la complexité et la grandeur du récit se révèle à nous. C'est comme quand on fait un puzzle, au début on a le sac où toutes les pièces sont mélangées, mais après on commence par faire le tour, et les pièces se mettent petit à petit en place.
Tout au long du récit, nous avons une réflexion sur la question de l'écriture et de l'imagination (qu'est-ce qui fait que quelqu'un est écrivain ?) Petter n'arrête pas de raconter des histoires, mais ses histoires vont le rattraper et rejoindre la réalité. C'est assez dur à comprendre comme concept mais ça fonctionne plutôt bien ici. Le titre, assez excentrique, est expliqué et détaillé d'une manière originale. Il n'y aurait pas eu de meilleur titre je pense.
De plus, nous avons aussi matière à réfléchir sur la mémoire et la conscience avec le Mètre, sorte de Jiminy Cricket, et la place de la culture aujourd'hui. On "vend" de la culture, la culture est devenu un produit que l'on peut consommer, voire abuser. J'aime assez cette phrase "Nietzsche comparait l'homme qui a ingéré trop de culture à un serpent qui a englouti un lièvre et reste à somnoler au soleil, totalement incapable de se mouvoir".
Quelques bémols toutefois à cette lecture plus qu'agréable. Je ne sais pas si cela est fait exprès ou non, mais on devine assez tôt comment l'histoire va se finir... ça a été le cas pour moi et du coup on se demande quand la "révélation" va être faite. Le côté norvégien a aussi posé problème, car parfois je ne comprenais pas à quoi il était fait référence (heureusement il y avait quand même de temps en temps une note utile du traducteur !)
Bref, j'ai été agréablement surprise par Jostein Gaarder qui nous offre une réflexion, un livre philosophique accessible avec La fille du directeur de cirque.
V.
La fille du directeur de cirque entre dans le challenge "Un mot, des titres" pour la session 9 ainsi que dans le challenge "Petit Bac 2012" d'Enna pour la catégorie "sport/loisir".